Nos Sens... Suite

Publié le 17 Mars 2014

Nos Sens... Suite

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Mes sens

Je n’ai jamais été tout seul. Tout seul avec moi et personne d’autre. Il y a toujours quelqu’un ou quelque chose qui est venu s’insérer entre moi et …moi !
Désireux de m’exclure, je plisse les yeux. L’absence de vue (bouchée, obturée, empêchée..) a permis à Homère et Borges de développer une acuité si subtile que ceux dotés de longue vue n’atteignent jamais.
Pourtant, n’est pas écrivain qui veut…Vas-y, me dis-je, continue à courte ou longue distance, avec les yeux fermés à voir ici ou plus loin, dans l’instant ou dans le temps et dépasse ainsi la vision trop courte ou approximative du bout de ton nez !
De même, mon pavillon auquel j’ai infligé toutes sortes de fermeture, capte tous les bruits qui me sont proches. Je pourrais tomber dans le piège de n’écouter que les ouï-dire et opérer ce que mon odorat, sens délicat, appelle le tri sélectif et prétendre que l’on entend que ce que l’on veut ! Mais réflexion faite …on entend tout…même le bâillement des ouïes des poissons…..
Les relations presque incestueuses entre mes sens induisent des relations fort tendues. Ainsi, lorsque la trop grande parentèle des odeurs envahit l’espace familial, mon nez se pince, je ferme les yeux, je bouche mes oreilles. Alors , je cherche à fuir et c’est là que je suis rattrapé…Il y aura la voisine espagnole qui fera la cuisine avec ses aulx, ses oignons et ses épices pour me rappeler que je ne suis pas seul, que l’Espagne, le Maroc et l’Orient du Proche à l’Extrême et leurs senteurs m’accompagnent.
Pas complètement convaincu de mon insertion dans un tout, je m’envole dans une gazeuse solitude et une main à la douce caresse vient me réciter une douce leçon d’anatomie « stratégique » ! Et je me laisse confondre, fondre et tant pis risquer l’anathème…Car le gueux toucher a été anobli, adoubé chevalier. Il a, au fil des codes et de la bienséance changé de nom et se fait appeler tact. C’est un usurpateur. En effet la ligue de la « bien-pensance » ayant mis au pilori son véritable sens de peur d’être pervertie , l’utilise comme bouclier de vertu.
Et puis, merde ! Ce « truc » qui avait commencé comme une revendication à la solitude s’achève sur une ode au goût des autres !

Christine et Jose

Rédigé par Les mots s'invitent

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